Alors que le pouvoir guinéen maintient le flou sur le calendrier des élections législatives et sur de possibles changements de la constitution qui pourraient prolonger la présidence d’Alpha Condé, les manifestants continuent de se mobiliser à travers le monde. Le dialogue politique semble être dans une impasse totale comme le démontrent de nombreux commentaires en ligne à l’échelle panafricaine.
La Guinée se prépare depuis plusieurs mois à deux dates cruciales: celle des élections législatives et celle des élections présidentielles prévues pour octobre 2020. Or dans les deux cas, le pouvoir maintient une politique ambigüe qui polarise la société guinéenne. Alors que les élections législatives étaient annoncées initialement fin 2018, puis prévues pour le 28 décembre 2019, elles viennent d’être reportées sans véritable explication et surtout sans annonce d’une nouvelle date.
Comme le rappelle le site Guineepolitique, les manifestants sont à bout:
Après la semaine de manifestation meurtrière qu’a connue le pays, les Guinéens ne veulent rien lâcher. Mercredi [23 octobre], alors que les femmes ont défilé en blanc pour dire stop aux violences policières, le pays est entré dans une dangereuse effervescence.
Jeudi, les opposants ont pris le relais dans les rues de la capitale Conakry et d’autres villes du pays. Vêtus de rouge (la couleur du sang des victimes), ils étaient bien des centaines de milliers de personnes selon des journalistes locaux – un million selon les organisateurs, 30 000 selon le gouvernement – à marcher sur plusieurs kilomètres aux cris de « amoulanfe » (« ça ne passera pas » dans la langue locale) ou « à bas la dictature », sans heurts malgré une forte et discrète présence policière.
L’opposition à tout changement constitutionnel se manifeste également en ligne, comme le souligne Afriques Connectées, le site d’observation des médias sociaux africains basé à Abidjan